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Initiation
à la cartophilie
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Qu’est-ce
que la cartophilie ?
Étymologiquement,
ce terme désigne l’amour de la carte postale en
général.
Sans
vouloir faire un historique trop fastidieux de la création
de cette activité,
il faut préciser que la carte postale a vu le jour le 1er
octobre 1869 en
Autriche-Hongrie, sur l’initiative d’Emmanuel
HERMANN, professeur d’économie
politique à Vienne.
En
France, l’on est réticent à cette forme
de correspondance car elle peut être
lue par tous.
Il
faudra attendre la loi du 12 février 1872 pour
qu’elle arrive en France.
« Les
toutes premières cartes avaient peu
d’illustrations, hormis quelques affiches
et gravures. L’avènement de la carte
illustrée par une photo à la fin du 19
ème siècle a favorisé un
véritable engouement pour la carte
postale »,
explique James Eveillard, le responsable du cartopole de BAUD
(conservatoire régional
de la carte postale).
L’âge
d’or de la carte postale se situe ainsi entre 1890 et 1920.
La
carte postale est, à cette époque,
l’unique moyen d’information. Les
photos représentaient des événements
dans le monde, des coutumes de la vie
locale ou encore des portraits de famille. Lors de la
première guerre mondiale,
les soldats du front s’en servaient pour donner de leurs
nouvelles. Il
existait déjà des grands éditeurs
(nous en reparlerons plus loin) mais le
moindre épicier ou commerçant fabriquait et
vendait lui-même ses cartes.
L’après
– guerre signe le déclin de la carte postale
concurrencée par de nouveaux
moyens de communication.
Dans
les années 50, les éditeurs tentent de pallier
cette désaffection. Les modèles
automobiles et les modes vestimentaires changeant de plus en plus vite
et afin
que les cartes ne se démodent pas, les éditeurs
vont éviter les personnages
et les voitures sur les clichés. Malheureusement, cela a
contribué à rendre
moins vivantes les vues de villes et de villages. Il faudra attendre
les années
70 pour qu’un renouveau s’amorce avec les cartes
multi-vues, les
humoristiques, de fêtes, d’anniversaires.
En
1909, 434 millions de cartes circulaient en France.
Aujourd’hui, la poste
estime à 400 millions le nombre de cartes
envoyées chaque année.
Ce
bref retour dans le temps nous renseigne sur
la valeur culturelle, sociologique, historique,
géographique de la carte
postale.
Comme
toute collection, la cartophilie nécessite un classement et
un archivage des
cartes. Une collection de cartes postales ressemble à une
collection de
timbres. Jour après jour, de brocantes en vide-greniers, de
salons cartophiles
en petites annonces, on accumule lentement mais sûrement. Il
faudra alors
organiser toutes les pièces collectées selon une
méthode de classement
rigoureuse et à laquelle on devra se tenir absolument.
Autre
problème rencontré fréquemment chez
les cartophiles : le
rangement.
Faudra-t-il
stocker les cartes postales dans les classeurs, dans des boites en
carton ou en
plastique ?
Il
sera important de ne pas commettre certaines erreurs qui seraient
préjudiciables
pour leur survie.
Classification
Elle
peut sembler compliquée au départ mais
c’est un passage obligé pour le
cartophile qui veut connaître à tout moment
l’état de sa collection. Si
elle est bien faite, cela peut se révéler
être un gain de temps appréciable
lorsque le collectionneur recherche une pièce
particulière, veut savoir
quelles sont les cartes qui manquent, envisager de nouveaux
thèmes à développer.
Les Illustrateurs
Il
s’agit d’un thème riche en cartes
postales. Il faudra donc commencer par le
subdiviser en époque :
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Les
illustrateurs d’avant 1914,
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la
période 1914-1950 et Arts déco,
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1950
à
nos jours.
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Puis,
à l’intérieur de chaque
époque les artistes devront être
classés par
genre, puis par noms de façon alphabétique.
Quelques
exemples :
La période avant
1914 sera redivisée en 3 sous
catégories :
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Les
modern’s style et les grands noms tels que : Mignot,
Mucha,
Toulouse Lautrec, Villon
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Les
classiques et humoristiques tels que : Hansi, Naudin, Poulbot,
Rabier Benjamin, Robida
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Les
caricatures politiques tels que : Géo, Roze.
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La
période 1914 – 1950 et arts décoratifs,
elle est divisée en 4 sous catégories :
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Illustrateurs
et caricaturistes de la guerre 14-18
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Grands
noms des arts décoratifs (illustrateurs ou affichistes)
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Les
classiques
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Les
illustrateurs de la guerre 39-45
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La
période 1950 à nos jours (les
contemporains) :
Parmi
eux : Dubout, Faizant, Picasso, Savignac.
Nous
attirons l’attention des futurs cartophiles sur les
éléments importants
fournis par le Neudin (nous disposons au club des éditions
1999 et 2001).
Le
régionalisme
C’est
le thème de collection le plus difficile et le plus
délicat. Nous pouvons
envisager plusieurs méthodes de classement.
La
première, la plus simple, consiste à trier les
cartes par ordre alphabétique.
Pour
chaque ville ou village en France ou à
l’étranger, on peut choisir le
classement par itinéraire.
Il
s’apparente à une visite touristique. On commence
par les faubourgs et
environs, puis c’est l’entrée de la
ville, la rue principale, un parcours
en passant par la mairie, le marché, les églises
et les monuments, puis on
rejoint la sortie. (Voir Boulogne-Billancourt –
« images d’un autre
temps » –, exposition à
Sèvres « la voie
royale », et
l’exposition de l’amicale cartophile de
Saint-Cloud). En annexe, on y
adjoint les événements, les fêtes, les
personnages célèbres ou curieux.
Pour
les collections plus importantes en nombre, le modèle plus
souvent retenu est
le classement par éditeurs et par numéros (chaque
carte postale porte un numéro).
Il faudra se référer à nouveau au
Neudin et à la consultation du répertoire
Carré de cartes postales régionales. Attention
toutefois car des éditeurs
tels que : Neurdein Frères (CP marquées
ND) ou L.Levy (marquée LL) ont
édité des centaines de cartes postales.
Chez
quelques éditeurs aussi nous pouvons découvrir
des CP différentes sous le même
numéro.
En
conclusion, pour toutes les grandes cartes
célèbres du régionalisme, il faut
préférer le classement par numéro.
(Beauce, Sologne, Berry et Auvergne).
Le
classement thématique.
Tout
comme pour les illustrateurs, le classement par ordre
alphabétique est le plus
simple et le plus logique. (Les écrivains,
l’automobile, les fanfares, les
avions etc.…).
Chaque
thème peut, lui aussi, être divisé en
sous-parties. A cet égard, le NEUDIN
est particulièrement intéressant dans la
codification des thèmes.
Nous
pouvons choisir aussi un classement chronologique. C’est le
cas par exemple de
celui qui collectionne les cartes postales sur les thèmes de
l’aviation ou
l’automobile. Pour les thèmes
régionalistes tel que l’apiculture, les
costumes et les coiffes, le classement par département ou
par région est le
plus usité.
Il
en est de même pour les métiers, les
scènes de marchés ou les industries.
Archivage des
cartes postales
Tout
comme pour le classement, un bon archivage fait gagner du temps. Encore
faut-il
faire attention à la qualité du
matériel employé.
Deux
modes de rangement : en albums et en boîtes.
L’album
moderne supplante l’album ancien (1900-1940) beaucoup moins
pratique.
Plusieurs
types d’albums modernes : l’album
à feuillets fixes, (les CP sont bien
protégées) et l’album à
feuillets mobiles qui permet d’intercaler de
nouveaux feuillets sans déplacer toutes les autres cartes.
Attention
aux feuillets plastiques bon marché. Ils absorbent les
encres d’imprimerie et
celles des titres écrits au stylo.
En
boîtes à chaussure : système
mauvais car les CP sont mal protégées.
En
boîtes en bois ou plastique : les CP seront
insérées dans des pochettes
plastiques assez épaisses, n’absorbant pas les
encres, et individuelles.
Conseils.
Ne
jamais utiliser d’albums photos ou cartes postales
à feuillets auto-collants.
Ne
pas coller les cartes postales.
Ne
pas utiliser de bandes de papier ou plastiques auto-collants car la
colle pénètre
la carte postale.
Pour
étayer sa collection, il ne faut pas hésiter
à explorer beaucoup de pistes.
Quelques
axes de recherche :
-
Les
ouvrages disponibles à la bibliothèque.
-
La
lecture des articles de plus en plus nombreux consacrés
à la
cartophilie dans les médias philatéliques.
-
Les
revues de généalogie : la
généalogie s’appuie sur la
richesse sociologique de la carte postale.
-
Les
revues consacrées aux brocantes et vide-greniers
(« antiquités
brocante »,
« Aladin »,
« la vie du collectionneur »).
-
Les
manifestations philatéliques telles que le salon
d’automne, les
bourses philatéliques ou multi-collections.
-
Les
manifestations en province.
-
Internet.
-
Les
contacts inter-clubs.
-
Les
échanges entre collectionneurs.
-
La
visite des musées.
La
cartophilie s’inscrit dans une dynamique culturelle car elle
intègre des
connaissances relevant de domaines divers et variés.
Pour
qui veut étoffer sa collection thématique, elle
représente un atout supplémentaire
pour en dynamiser la présentation.
L’éventail de ressources qu’elle
propose est si riche qu’elle peut aiguiser
l’appétit de certains philatélistes
et donner du sel et un sang nouveau à leurs collections.
Patrick
EMANUELLI
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